Les sponsors vont mettre les clubs face à leurs responsabilités


03 May 2020

Commune de Wiltz

Erstallt vum FC Wiltz 71

Léif Supporter

Den FC Wooltz 71 ënnerstëtzt sein Sponsor Agence Immobilière Abby Toussaint.
www.confiance.lu

Hei fann Dir en Interview vum Julien Mollereau (Le Quotidien) mam Abby Toussaint:

Qui est-ce qu’ils sponsorisent ? L’ancien arbitre international Abby Toussaint est impliqué du côté du FC Wiltz 71 mais aussi du Minerva Lintgen. Le reste de ses partenariats l’amène du côté de la fédération de handball mais aussi du tennis de table avec Reckange et Lintgen. Il brasse large.

Pourquoi sponsorisent-ils ? «On a des affinités locales. Des clubs dans lesquels on a joué, ou dans lesquels on connaît des gens. Les contrats, ce n’est pas toujours lié aux résultats. On se demande aussi ce que les clubs font avec notre argent. À Wiltz par exemple, leur place en DN, ils ne l’ont pas achetée. Ils ont fait ce qu’il fallait pour. Et nous, ce qu’on vient chercher, ce n’est pas un panneau, c’est plus un réseau, dans une région dans laquelle on évolue.»

Ont-ils un retour sur investissement ? «Cela dépend, cela varie d’un club à l’autre et c’est justement l’un des aspects qui vont changer durant cette crise : les petits sponsors vont faire bien plus attention à ce que cela leur rapporte. Ont-ils un retour ou non ? Après, si vous me demandez si quelqu’un est déjà entré chez moi en me disant qu’il a vu une pub au stade… non, pas souvent. C’est rare qu’un panneau vous ramène un client, comme je le disais plus haut.»

Comment leur entreprise se porte-t-elle ? «Dans notre domaine, on profite encore des ventes effectuées en fin d’année 2019 ou début d’année 2020. Mais on est à l’arrêt complet : pas de visites, pas de ventes. On guette la reprise des activités pour le 11 mai. Mais en même temps, si on peut mettre 300 personnes ensemble dans un supermarché, j’imagine que cela devrait être possible d’autoriser deux personnes à visiter une maison, non ?»

Vont-ils continuer à sponsoriser ? «Pour moi, il est clair que quand on a un engagement, on le respecte. Nous en avons pris certains qui courent sur plusieurs années, deux ou trois. Quand on sponsorise un maillot qui ne se change pas d’une année sur l’autre, on ne va pas s’amuser à laisser un club tomber. Par contre, prendre d’autres engagements, c’est autre chose. Un engagement moyen, c’est 5 000 à 10 000 euros, mais 20 000, ça reste une petite somme pour la présence qu’on a. On ne va pas saupoudrer partout. On en supprimera peut-être certains, mais il n’y aura pas de report non plus. On va regarder quels sont nos intérêts. Ce n’est pas du sponsoring à proprement parler, c’est un vrai partenariat qu’on veut.»

Que pensent-ils de la façon de fonctionner des clubs ? «Je suis échevin au conseil communal de Mersch et, de ce fait, j’assiste à pas mal d’assemblées générales de clubs. Il est très malsain de voir que certains, dans notre pays, travaillent finalement toute l’année pour payer des joueurs. Il faudrait peut-être se poser la question : quel est le but de leurs associations? Où sont les aspects sociaux, l’encadrement des jeunes ? Le sponsoring, j’ai l’impression que cela va énormément varier d’une branche d’activité à l’autre, et fortement. Et c’est logique : moins de sponsors, moins d’argent. Cela va être le moment pour les entraîneurs et les joueurs de revoir sérieusement leurs revendications. Moi, je vois ça comme une chance pour les clubs : ils vont se retrouver en position de force dans les négociations, au lieu de se faire voler par des gars qui pensent qu’ils valent de l’or.»